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Des articles - 18 February، 2024

L’Afrique a un besoin urgent de stabilité et de référence

La première phase pour l’Afrique était celle de la libération du colonialisme direct. Cela a été possible grâce aux dirigeants qui ont fondé l’Afrique moderne. Leur leadership a permis d’enraciner l’indépendance des états africains et a conduit à la fondation de l’organisation de l’Unité Africaine. Ils ont pu assurer ces réalisations parce qu’ils ne sont venus au pouvoir par les élections et ne se sont pas maintenus à la tête de leur pays grâce à elles ; et donc leur leadership n’était pas cyclique limité par un mandat électoral mais était plutôt le résultat de la légitimité de la lutte qu’ils ont mené toute leur  vie.

Le colonialisme et ses suppôts ont comploté contre eux parce qu’ils ont libéré leurs peuples de sa domination. Il a comploté pour mettre un terme à leur maintien à la direction de leurs pays en vue d’avorter leur programme de libération. Ainsi était renversés Kwamé Nkrumah, Modibo Keita et bien d’autres.

Lumumba par exemple était tué.

La deuxième phase était celle de l’entrée du continent dans une série de coups d’état. Ainsi, la stabilité était-elle perdue en Afrique. Le programme national le plus important était alors celui axé sur la sécurité des régimes militaires au détriment naturellement des aspects socio – économique.

La troisième phase était celle du passage au multipartisme et aux élections c’est à dire à un système importé de l’Occident colonialiste et imposé aux africains comme une condition à l’aide économique. L’Afrique est entrée ainsi dans une période d’instabilité car les élections sont devenues comme des coups d’état avec la seule différence que les coups d’état sont militaires et les élections sont civiles.

A cause du changement des dirigeants politiques et de l’alternance politique, aucune direction politique n’a été capable de mener à bien son programme de développement socio–économique. Faire passer le temps jusqu’à la fin du mandat est devenu, pour les dirigeants politiques élus en Afrique leur souci majeur.

La phase actuelle qui résulte des élections est celle de la rébellion et des renversements  à nouveau de dirigeants élus avant même la fin de leurs mandats prévus par la constitution et le rejet des résultats des scrutins accompagné parfois de violence tribale, régionale, démographique voire doctrinale. Je veux pour preuve le cas du Liberia, de la Cote d’Ivoire, de la République Centre Africaine, de la Guinée Bissau, du Sao tomé et  Principe, du Tchad, du Soudan et de l’Algérie.

Il y a des directions politiques qui sont en place grâce à des révolutions internes ou à des guerres de libération et qui sont motivées par une volonté progressiste. Ces directions étaient supposées avoir des programmes révolutionnaires visant à changer l’état des sociétés africaines. Or elles se sont engagées dans une mauvaise direction et se sont vues imposées le jeu du pluralisme et des élections. C’est pourquoi leurs sociétés se sont vu privées de la réalisation de ces programmes révolutionnaires car les dits dirigeants avaient déjà perdu le pouvoir à cause de l’alternance politique à l’exemple du Mozambique, du Zimbabwe, de la Namibie, de l’Afrique du sud, de l’Ouganda, de l’Ethiopie, de l’Erythrée, du Burkina Faso, du Sénégal  et des autres directions politiques sérieuses qui avaient la volonté du progrès.

Donc l’Afrique a un besoin urgent de stabilité politique que  le système d’alternance politique n’a pas et ne pourra pas réalisé. Sans stabilité politique, on ne serra réaliser aucun programme économique de transformation stratégique.

L’un des facteurs de stabilité est donc le maintien en place de la Direction politique et la   présence d’une référence politique, sociale et légale.

Le monde occidental jouit de ces avantages. L’Afrique le copie sans pour autant les avoir. Les royautés en Occident ne gouvernent pas mais constituent une référence indispensable notamment en temps de crise. En cas de l’absence de tels régimes royaux, il y a  à la place des références constitutionnelles dont la loi impose le respect et l’obéissance telles que la cour constitutionnelle et la cour suprême. Tout cela fait défaut en Afrique. Même si cela existe, ce n’est alors que pure forme.

L’Afrique doit vraiment penser et réfléchir à tous les niveaux comment elle pourra résoudre le dilemme de la stabilité et de la référence.