Home Réunions Conférence donnée par le Guide de la Révolution devant les étudiants d’Oxford sur l’Afrique au 21eme siècle
Réunions - 15 February، 2024

Conférence donnée par le Guide de la Révolution devant les étudiants d’Oxford sur l’Afrique au 21eme siècle

Bonsoir à tous,
Permettez-moi en premier lieu d’adresser mes vifs remerciements à tous ceux qui ont organisé cette rencontre. Je remercie également l’Université d’Oxford, ses professeurs, ses étudiants et leur syndicat. Je suis honoré par cette rencontre et j’espère qu’elle sera suivie par d’autres échanges amicaux afin d’aider les pays du monde à faire face aux défis et aux crises dont souffrent tous les continents politiquement, économiquement et socialement. Vous m’avez demandé de parler de l’Afrique au 21ème siècle. J’espère que mes propos seront utiles non seulement pour les africains, et pour vous étudiants d’Oxford, mais aussi pour le reste du monde.
Durant La guerre froide, l’Afrique était convoitée par les pays de l’OTAN et par ceux du Pacte de Varsovie. La lutte entre ces deux blocs eut un impact très néfaste aussi bien pour le continent africain que pour le reste du monde. Au niveau de L’Afrique, elle fut le théâtre de conflits idéologiques, politiques, et militaires entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique qui voulaient assujettir ce continent, mettre la main sur ses richesses tout en gagnant l’appui du maximum de collaborateurs parmi les africains dans les enceintes internationales.
C’est ainsi que le conflit entre les deux blocs se déplaça de l’Europe à l’Afrique qui tomba à son tour victime du conflit entre l’Est et l’Ouest au moment ou la guerre froide battait son plein. Ce conflit ne tarda pas à saigner à blanc non seulement le continent Africain, mais les grandes puissances elles-mêmes. L’Union Soviétique et les Etats-Unis ont dépensé des sommes colossales afin que chacun puisse avoir la mainmise sur l’Afrique.
Cette lutte entre les deux puissances eut des conséquences désastreuses sur la paix, la stabilité, la sécurité et l’économie mondiale. Révolutions, guerres, violences, assassinats, et liquidations secouèrent l’Europe et l’Afrique, notamment l’Afrique du Nord. Par conséquent, cette rencontre nous permettra de comprendre certains aspects du passé et d’en tirer les enseignements.
Tout continent ou toute région qui est le théâtre de lutte entre les grandes puissances subira les conséquences néfastes de cette lutte, non seulement sur le plan régional mais également mondial.
L’Europe jadis divisée entre les deux blocs connait en ce moment une ère de stabilité, économique, psychologique et politique. Elle constitue une zone tampon entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis. D’où l’importance capitale de préserver son unité et sa stabilité.
Je voudrais à présent parler de l’Afrique. Le sujet de cette conférence. Sitôt débarrassée des conflits issus de la guerre froide, comme je l’ai brièvement mentionné, l’Afrique se trouve confrontée à un autre conflit qui risque de la jeter dans les tragédies d’antan. Elle est en passe de devenir le théâtre de tension entre la Chine et les Etats-Unis.
Il faut oser parler de ce problème et il faut tirer la sonnette d’alarme, avant que le continent africain ne devienne encore une fois la scène de confrontation entre les grandes puissances. Dans ce conflit, les deux protagonistes qui sont les Etats-Unis et la Chine risquent de se trouver exsangue.
Il à noter que l’ingérence des Etats-Unis est brutale par le recours aux militaires, aux armes, et aux bases militaires en Afrique. Cherchant une prééminence militaire, les Etats-Unis s’immisce profondément dans les affaires internes de l’Afrique sous prétexte de défendre les droits de l’homme, dont elle ne fait aucun cas ni chez elle, ni partout ailleurs.
Les Etats-Unis parle de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme, tous des principes qui font grand défaut dans ce pays. S’il arrive qu’un pays arrête un agent des services secrets américains, les Etats-Unis va exiger des comptes et s’ingérera dans les affaires dudit pays.
Aucun Etat n’ose agir de la sorte vis-à-vis des Etats-Unis !…L’ingérence de la Chine est beaucoup plus subtile. La Chine ne se préoccupe pas des droits de l’homme ni de la bonne gouvernance ni de la liberté d’expression ou de la presse etc.….La Chine n’intervient pas non plus sur le plan militaire, mais sur un tout autre plan. Plus de 600 entreprises ont réussies à s’implanter en Afrique. Des communautés chinoises entières s’installent en Afrique.
Les Africains accueillent leur présence tout comme ils craignent celle des Etats-Unis, ce qui démontre la sottise et l’ignorance de la politique américaine et explique ses revers au Vietnam, en Somali et en Iraq aujourd’hui.
La Chine, quant à elle, pénètre pacifiquement dans le Continent et finira par avoir gain de cause car les pays africains veulent gagner la Chine à leur côté contre le géant américain, contre l’impérialisme et la colonisation américaine. Mais il faut être vigilant. Nous serons du côté de la Chine tant qu’elle ne deviendra pas une puissance colonisatrice qui exploite les matières premières de ce Continent. Si nous faisons un sondage parmi les pays africains, la Chine l’emportera de loin sur les Etats-Unis.
Deuxièmement, l’avenir de l’Afrique réside dans l’Union Africaine. L’Afrique doit s’unifier, comme l’Europe s’est unifiée. L’unification de l’Afrique est utile non seulement pour les africains, mais aussi pour le reste du Monde. L’Europe unifiée a cessé d’être une région de confrontation. Certes, des forces militaires américaines continuent de se trouver en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale. Cette question concerne en premier lieu les européens eux-mêmes, mais cette présence menace la paix en Europe et en Méditerranée. Il est évident que l’Europe renforcée politiquement et économiquement apporte plus de stabilité dans le Monde. Pour cela, nous voulons que l’Afrique soit unie, qu’elle ait une banque centrale commue, une devise commune, une sécurité commune, un marché commun, les mêmes tarifs douaniers. Nous sommes 50 Etats en Afrique avec 50 devises différentes, 50 banques centrales et 50 systèmes économiques sans importance.
L’économie des pays comme le Malawi, la Gambie, ou la Guinée Bissau est insignifiante face à celle de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Chine ou du Japon.
Une délégation provenant de l’un de ces pays qui négocierait l’achat d’une dizaine de voitures ne fait aucun poids face à ces géants économiques. Par contre, une délégation négociant au nom de l’Union Africaine pour l’achat d’un demi-million de voitures, voilà un client que l’on écouterait et avec lequel on négocierait, et non avec la Gambie, Madagascar, le Malawi, la Guinée-Bissau ou tout autre Etat même la Libye, si ce n’est que ce dernier est un pays pétrolier.. Bref, la désintégration de l’Afrique ne sert pas l’économie mondiale.
Je souhaite vivement que les grands acteurs saisissent l’importance de l’unité de l’Afrique, que l’Union africaine ou les Etats-Unis d’Afrique voit le jour car cela est important pour la paix, la sécurité, la stabilité et la prospérité de l’Afrique et du monde entier.
A cet égard, nous ne voyons aucun inconvénient à ce que des entreprises provenant de la Chine, du Japon, des Etats-Unis, d’Europe soient crées sur le continent africain, mais nous refusons catégoriquement toutes velléités de colonisation, de vexation, de terrorisme, ou de d’exploitation. Les pays africains ont des experts et des chercheurs et ont atteint un degré de maturité qui leurs permet de ne plus être bernés comme ils le furent dans le passé.
J’ai une proposition. Pourquoi ne pas consacrer à l’Afrique les montants exorbitants consacrés à la fabrication de missiles intercontinentaux, de bombes atomiques, d’armes de destruction massive, de porte-avions, de bases militaires. Pourquoi l’Europe, les Etats-Unis, la Chine et le Japon ne coopèrent avec nous dans le projet du barrage Inga, au Congo. Ce réservoir fournira de l’électricité à toute l’Afrique, à l’Europe et à l’Asie.
Un milliard suffit pour mener à bien ce projet humanitaire. Au lieu de cela, on nous parle de la bonne gouvernance et de la liberté d’expression. De quelle gouvernance s’git-il lorsque nous manquons de journaux et de medias pour nous exprimer librement. Notre liberté d’expression consiste en ce moment à sauver le lac du Tchad, pourquoi aucun pays ne nous écoute.
J’ai moi-même présenté un papier au Sommet de la Terre à Johannesburg concernant le Lac du Tchad. Il reste le 1/10 de ce lac. Il est fort probable que le 9/10 soit irrécupérable. Cela est une catastrophe environnementale dangereuse pour l’Afrique comme pour le reste du Monde.
Nous pouvons le sauver avec l’aide de ces pays en creusant sous le réseau fluvial du Congo et de l’Afrique centrale, les fleuves le Chari et le Logone au Cameroun. Des travaux sont nécessaires au niveau des fleuves au Congo et en République Centrafricaine ainsi que le nettoyage de ces fleuves du limon et des arbres qui bloquent l’irrigation du Lac du Tchad. Les détails concernant le lac du Tchad se trouvent sur mon site (les propos de Kadhafi).
Nous lançons un appel au Monde entier afin de sauver le Lac du Tchad, de construire avec nous le barrage Inga. N’oublions pas que les deux poumons qui permettent à la planète de respirer sont les forêts de l’Amazonie et celles du Congo. J’en appelle au Monde entier de conserver ces deux forêts en luttant contre la désertification, la sécheresse, l’exploitation des rivières, les conflits dévastateurs qui ont lieu en ce moment au Congo. Pour cette raison, je voudrais vous réitérer mes remerciements pour cette occasion que vous m’avez offerte afin d’exposer ces questions primordiales pour l’Afrique que personne, à ma connaissance n’ose soulever. J’ai avec moi les deux livres, le Livre Vert et le Livre Blanc, et je voudrais à présent répondre à vos questions.
Question : Je voudrais vivement vous remercier Monsieur le Guide pour cette analyse de la situation qui prévaut en Afrique. Cette question m’a été posée par un des étudiants au sujet des acteurs principaux. Pourquoi n’avez-vous pas utilisé vos forces armées dans la résolution de certains conflits africains comme celui de la Somalie ou du Zimbabwe ?
Le Guide : Merci. La plupart des forces des Nations Unies, je dirais les ¾ d’entre elles se trouvent en Afrique étant donné l’ampleur des conflits hérités de la colonisation. Ce sont des conflits tribaux et frontaliers.
L’Afrique fut déchirée par le colonialisme. Prenons le cas de la Côte d’Ivoire. Les habitants de la Haute-Volta, qui est aujourd’hui le Burkina Faso, et la Côte d’Ivoire, constituait jadis un seul pays, la Haute-Volta. Ce pays fut coupé par le colonisateur en deux Etats dont le premier a été appelé la Côte d’Ivoire et l’autre la Haute Volta, dénommée ultérieurement le Burkina Faso. Les habitants de ce même pays se sont vus partagés entre les deux Etats.
Les habitants du nord de la Côte d’Ivoire posent un problème du fait du traçage de la frontière entre eux et le Burkina Faso. Ils se trouvent rejetés par la Côte d’Ivoire sous prétexte qu’ils ne font pas partis de la population autochtone. Il existe aussi le conflit des Grands Lacs, qui est à son tour un conflit colonial du fait que la colonisation a crée le Rwanda, le Burundi, le Congo, les Tutsis et les Hutus et a attisé la lutte entre eux.
Un autre conflit colonial celui du Congo et de la liquidation physique de Lumumba. La lutte pour le diamant, les matières premières au Congo, en particulier l’uranium avec lequel la bombe atomique lancé sur Hiroshima a été fabriqué. Qui est derrière le conflit en Somalie ?
La colonisation a crée une Somalie italienne, Somalia et une Somalie britannique, Somaliland. Pourquoi l’unité de la Somalie n’a pas été préservée. Tout simplement parce que les Italiens ont colonisé le Nord et les anglais le Sud. Autre cas incroyable est celui de la Gambie. Il existe au centre du Sénégal un fleuve, le fleuve Gambie, qui fut occupé par les anglais.
Ils y créèrent un Etat et enseignèrent l’anglais à sa population, lui accordèrent son indépendance. Cet état est aujourd’hui la Gambie entourée du Sénégal, occupé quant à lui par la France.
Ma réponse à votre question est qu’il existe suffisamment de forces des Nations Unies en Afrique. Nous faisons partis de l’Union africaine et nous sommes à sa disposition lorsque cette dernière décidera d’envoyer des forces à tel ou tel pays. Nous ne pouvons pas, de nous même, aller pour instaurer la paix.
Il faut pour cela une intégration africaine, ressouder l’Afrique et vaincre les séquelles du colonialisme. Il faudrait mettre sur pied une Union africaine ou une Confédération des Etas africains qui comprend tous les pays africains. Nous luttons en vue de réaliser cet objectif.
Le problème n’est pas d’envoyer des troupes, qui ont besoin de financement. Les Nations Unies refusent de financer ces troupes si elles ne font pas partis des contingents des Nations Unis ou si elles ne portent pas les casques bleus qui ne jouissent pas d’une bonne réputation et que certains Etats refusent, comme le cas du soudan au Darfour. Ce refus s’explique par l’élargissement du mandat des Nations Unies sous la pression des USA de sorte que l’ONU peut intervenir dans la capture et le jugement des citoyens. En d’autres termes, c’est un nouveau colonialisme qui engendre un autre conflit. L’envoi des troupes est comme vous le voyez une question très épineuse. Merci.
Question : Monsieur le Guide, je m appelle Tarek, je suis Tunisien, je suis à Oxford. Ma question porte sur l’idée de l’unité et de la démocratie et la crise du Sahara. Ne pensez-vous pas qu’il est grand temps que les leaders africains surmontent ces crises. Quand y aura-t-il une légitimité nationale ? Quand allons-nous voir des marchés communs ? Quand allons-nous surmonter la bureaucratie ?
Le Guide : si seulement les leaders pouvaient entendre ce raisonnement ! J’ai les mêmes espoirs que vous. C’est pour cette raison que j’appelle toujours à instaurer le pouvoir du peuple.
Le peuple qui se gouverne lui-même, sans leader, sans gouvernement. Le peuple algérien et le peuple marocain sont des peuples frères. C’est la position des gouvernements qui diffèrent. C’est le pouvoir du peuple qui permettra d’instaurer la paix éternelle et véritable dans le monde entier. Les peuples ne se détestent pas, ne s’envahissent pas.
Les vais envahisseurs sont les leaders et leur armée. Ce sont eux qui menacent la paix dans le Monde. Nous ne parlons pas du peuple Mongole, ou allemand envahisseurs, mais de Hulagu, Timor Link, Gengis khan, Hitler, Napoléon, Mussolini, Bush et d’autres…sans Hitler, le peuple allemand est un peuple pacifiste comme l’est la France sans Napoléon. Moi, personnellement, je crois que les conquêtes arabes et musulmanes furent une colonisation de l’Europe. Les arabes ont occupés la Sicile durant 300 ans, la péninsule ibérique durant 800 ans. De qui recevaient-ils des ordres ? Des leaders qui cherchaient les richesses et le butin. Il en est de même pour les élections. Pour que Le parti républicain gagne, le Président, non le peuple, doit avoir une stratégie pétrolière.
Question : selon vous, serait-il opportun que l’Union africaine intervienne militairement au Soudan sans le consentement de tout le peuple soudanais ?
Le Guide : au sujet du Darfour, j’ai toujours parlé de manière courageuse généralement au sujet de questions traitées par des diplomates. Je ne suis ni un diplomate ni un politicien, je suis un guide révolutionnaire, un réformateur social. Je peux comprendre les aspects sociaux et psychologiques liées à cette question. J’ai déployé mes efforts en vue de régler le problème du Darfour.
Des centaines de Scheiks, de Sultans et des gens du Darfour sont venus me voir. Nous avons essayé ensemble de régler ce problème. Mais tant qu’il existe un secours international, au Darfour ou ailleurs, le problème du Darfour ne sera pas résolu. Au Darfour les gens quittent leur village pour se refugier dans les camps. Ils reçoivent des approvisionnements de farine, du riz, de conserves et du lait. Les gens pensent si ce problème nous permet de recevoir des vivres pourquoi y mettre fin. En Libye, nous avons ouvert le port de Benghazi pour acheminer les approvisionnements via l’aéroport de Kafrah au Darfour, qui se trouve sur la frontière libyenne.
Une fois la nouvelle répandue, on dit aux gens pourquoi voulez-vous arrêter ce conflit, inventez n’importe quel problème, sortez même de nuit de vos villages et venez le matin aux camps des refugiés pour recevoir vos rations, puis retournez de nuit à vos villages. Cela ne se produit pas seulement au Darfour, mais ailleurs aussi. En outre les conflits amènent des troupes étrangères qui créent de nouveaux emplois. Pour leur part, les Leaders rebelles politiciens et militaires acquièrent un nom, ils sont écoutés, ils deviennent des défenseurs de causes de gens opprimés, marginalisés et victimes d’injustice. Il y va de leur intérêt de faire durer le problème, sans quoi, ils disparaitraient de la scène. Donc, je pense que pour des problèmes comme celui du Darfour il faut laisser les gens en paix. Le Soudan, sans intervention étrangère, pourrait régler ce problème. Ce qui le complique c’est l’ingérence des autres pays.
On entend souvent dire qu’il existe une rivalité entre la Chine et les Etas Unis au sujet du Darfour à cause du pétrole. Les différents leaders au Darfour ne sont pas responsables face à une force internationale qui attise ce conflit. C’est un autre conflit colonialiste.
Question : Excellence le Guide, nous voudrions traiter de d’autres questions durant cette conférence qui intéressent l’audience de la BBC et les gens ici présents à Oxford. Comment peut-on résoudre le conflit palestino-israélien ?
Le Guide : je vous remercie. Ce conflit est chronique. Il affecte le monde entier. Le problème de la Palestine explique l’animosité entre les arabes et les Etats-Unis, depuis que cette dernière s’est rangée du côte israélien.
Toutes les tentatives militaires et pacifiques se sont soldées par un échec. Je connais un ex-président de la république en Italie qui avait annoncé la nécessité de rechercher une solution provisoire, sachant que la région pourra aller au diable plus tard. En d’autres termes, il cherchait un sédatif à ce mal.
Ceci est très grave. C’est comme si le médecin, au lieu de soigner le malade, lui donne un calmant qui l’empêche de sentir le mal qui continue de ronger son corps. Les acteurs actuels s’intéressent à la paix tant qu’elle sert leurs objectifs sécuritaires ou commerciaux. Certains dirigeants profitent pour asseoir leur pouvoir.
Prenons le président des Etats-Unis, lorsqu’il parle du problème du Proche Orient, il le fait en perspective d’être réélu, ou si son mandat est à terme, quelqu’un de son parti. C’est l’intérêt du parti qui prime bien avant celui du Proche Orient, des palestiniens ou des israéliens. Je ne joue pas ce jeu, ni en faveur des Etats-Unis, ni des israéliens, ni des palestiniens ou d’autres arabes.
Je me suis penché sur le problème du proche Orient et je le traite sous le titre « Isratine » dans le Livre Blanc (Israël-Palestine). Ma solution est fort convaincante car elle constitue la synthèse des partis palestiniens et israéliens. Les leaders sionistes et militaires qui ont fondé l’Etat d’Israël ont leur position, de même que les palestiniens et les grandes puissances.
La vraie solution à mon sens est la création d’un seul Etat pour les palestiniens et les israéliens. Un Etat démocratique sous les auspices des Nations Unies, suivie ultérieurement par des élections. Peu importe qui les emporte, palestiniens ou israéliens. Il faut écarter tout racisme.
Après tout, ils sont tous les deux des sémites. Ce sont des cousins. Puis les israéliens ont été pourchassés de toutes les régions du Monde. S’ils ont choisi de vivre dans cette partie du Monde, ils doivent le faire en parfaite symbiose avec les autres et non comme une puissance agressive.
Les Etats-Unis ne le protégeront pas infiniment. Tôt ou tard cette protection tombera. Il faut qu’il compose avec l’autre partie qui les reconnaitra dans le cadre de ce nouvel Etat. Mais parler d’un Etat israélien pure, avec sa propre religion, sa propre langue et sa propre race relève d’une théorie. Une vision régressive, intolérante, et impossible.
Israël se trouve entouré des Etats arabes. Un million de palestiniens y vivent. Ensuite supposons qu’un Etat palestinien voit le jour en Cisjordanie, c’est à dire en plein cœur d’Israël, à 14 kilomètres de la mer. Toute manœuvre militaire partagera Israël en deux. Ce ne sont pas mes propos seulement, ce sont les propos de grands leaders sionistes qui ont crée Israël, sachant que cet Etat se trouve depuis 1948 sur un volcan et sera voué à l’échec.
L’erreur réside dans le fait que palestiniens et israéliens se disputent une parcelle de terre, la Palestine. Chacun déclare son état de manière unilatérale. Pour cela les arabes n’ont pas reconnu Israël car il est nul et non avenu qu’une partie déclare unilatéralement un Etat.
Lorsque la Turquie avait annoncé la création de la République Turque de Chypre , nul ne l’avait reconnu sauf la Turquie. Chypre est aux chypriotes et la Palestine est à tous les palestiniens et à tous les israéliens, à tous les juifs, musulmans arabes….En outre la Palestine ne se prête pas au partage.
Coincée entre la mer et le fleuve, elle est un territoire très étroit qui ne peut supporter deux Etats. Les juifs dans le Monde sont 12 millions. Supposons que ces 2 millions décidaient de revenir en Israël.
Le nombre des Palestiniens de la diaspora est de 5 millions. L’Etat qui existe de facto est celui que j’ai appelé Isratine. La Cisjordanie est un mélange de colonies israéliennes et de villes palestiniennes. Les deux communautés dépendent l’une de l’autre. D’ailleurs la jeunesse palestinienne et israélienne veut la création d’un seul Etat, ils veulent la paix. Voilà ce dont je parle dans le Livre Blanc.
Question : excellence le Guide, nous souhaitons avoir votre avis clairement. Que pense-vous de l’Egypte et de la Jordanie qui ont établis des relations diplomatiques avec Israël. Yasser Arafat a aussi établis des liens avec Israël au nom des Palestiniens. Pourquoi la Libye n’a pas de relations diplomatiques comme l’ont fait d’autres Etats arabes ?
Le Guide : C’est ce que j’essayais d’expliquer. Le problème n’est pas celui des relations diplomatiques, mais la solution d’une cause. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Je voudrais vous remercier tous, en particulier l’Université d’Oxford, l’Union des Etudiants, les étudiants, l’interprète et le speaker. J’espère que l’on aura l’occasion de nous retrouver une autre fois.
Intervention d’une étudiante : Vu votre vision politique, quel serait votre conseil aux dirigeants iraniens et américains en vue de régler leurs différends ?
Le Guide : Je voudrais finir cette conférence afin de respecter l’horaire, mais je répondrai à votre question. Si le programme iranien est pacifique, pourquoi soulève –t-il tant d’opposition ? L’Iran dit que tenter de la priver des avantages de l’énergie nucléaires à des fins pacifiques vise à priver les pays du Tiers monde de cette énergie.
Ou le programme n’est pas pacifique, ce à quoi l’Iran répondrait que tout les Etats doivent détruire leurs arsenaux nucléaires et annuler leurs programmes. Au Proche Orient l’arsenal d’armes de destruction massive de Daymounah est a proximité de l’Iran. Pakistan a des bombes atomiques, l’Inde a des bombes atomiques, la chine a des bombes atomiques, la Russie a des bombes atomiques. Tous ces pays se trouvent autour de l’Iran.
Merci à vous tous
Intervention : Excellence le Guide, au nom de l’audience, je vous remercie pour votre présence à Oxford et pour le temps que vous avez consacré à ce dialogue.